Une fleur, une vie 05 Mai 2018

Derniere modification le, mercredi, 5 juin 2019 Publié le, lundi, 28 mai 2018

Le samedi 05 mai 2018, à la mairie du 15e arrondissement de Paris, a eu lieu l’évènement Une fleur, une vie, pour honorer nos tout-petits.

Une journée riche en émotions et en partage, mettant à l’honneur tous nos bébés partis trop tôt.

Sous les chapiteaux se tenaient plusieurs ateliers :

  • Le panneau des petits noms, où chaque pétale coloré a reçu le prénom de l’un de nos petits, afin de réaliser une fresque réunissant tous nos enfants.
  • Le massif de roses, chaque fleur choisie avec amour et déposée en mémoire d’une vie envolée, formant une multitude de bouquets colorés.
  • L’atelier d’origami, pour créer un mobile géant et aérien formé d’oiseaux, de fleurs et de rubans.
  • L’atelier Cœur de couleur, pour fabriquer des cœurs de tissu, brodés du prénom de chaque bébé.
  • L’atelier En-bracelets, pour réaliser des bracelets délicats en perles miyuki. L’assemblage des perles, basé sur l’alphabet morse, permet de porter rien que pour soi le texte de son choix : le prénom de notre enfant, ou un petit mot d’encouragement (je t’aime, mon ange, espérance, confiance…)
  • Un stand pour venir rencontrer les associations de soutien au deuil périnatal, et découvrir la littérature qui y est consacrée.

 

L’ambiance était à la fête, car c’est un tel plaisir de pouvoir manifester notre amour pour nos bébés, affranchis des tabous de la vie quotidienne, de pouvoir mettre en avant leurs prénoms à chaque atelier, et de les célébrer comme ils le méritent.

Les Mamans, les Papas, certains venus de l’étranger pour cette journée, les frères et sœurs , les grands-parents et les amis, ont pu partager ces moments d’émotion, de recueillement, d’amour, mais aussi de rires, grâce aux nombreux bénévoles attentifs et pleins de bonne humeur, que nous remercions de tout cœur.

L’après-midi a eu lieu la conférence d’Hélène Romano « se re-construire après la mort de son Tout-petit »

Elle confirmait que les parents endeuillés n’acceptent jamais la mort de leur enfant, il s’agit plutôt d’apprendre à vivre avec, à l’apprivoiser, et à la ritualiser pour pouvoir mettre en mémoire ce qui s’est passé (afficher une photo ou un souvenir, raconter notre histoire par écrit, écouter une chanson…). En aucun cas « faire son deuil » ne signifie oublier. Nos enfants font et feront toujours partie de notre arbre familial.

La mort est un des plus grands tabous de notre société, et plus encore la mort d’un enfant, alors que la maternité est fortement idéalisée.

Il est important d’apprendre à se protéger des maladresses, du déni et des blessures sociales.

Se re-construire, il faut accepter que cela ne viendra que de nous-même, et ne pas placer trop d’attente sur l’entourage, qui n’est pas capable de nous comprendre de l’extérieur. Il faut identifier et nous appuyer uniquement sur ceux qui nous font du bien.

Il ne faut pas avoir peur pour un temps de paraitre égoïste, de faire de soi sa priorité, de s’accorder du temps et de prendre soin de soi, pour un jour pouvoir à nouveau prendre soin des autres.

Se re-construire, c’est petit à petit accepter d’avancer dans la vie, et de continuer à vivre sans culpabiliser.

 

La conférence était suivie d’un moment d’échange pendant lequel les parents ont pu poser des questions. Le plus grand nombre concernait les grands frères et sœurs, les jumeaux esseulés, et les enfants nés après une perte. Les parents ont besoin d’expliquer l’histoire familiale à leurs enfants (et sont souvent découragés par l’entourage qui leur enjoint de ne surtout rien dire !) Hélène Romano a confirmé qu’il faut absolument leur raconter l’histoire de leur fratrie, car les enfants sentent bien qu’il s’est passé quelque chose, et ils se posent beaucoup de questions. Il faut être prêts à leur répondre, à rassurer les plus grands qui souvent se sentent responsables de la disparition du bébé parce qu’ils étaient un peu jaloux, à expliquer aux enfants nés après qu’ils ne sont pas des bébés de remplacement mais qu’ils ont été désirés pour eux-mêmes. Il existe de plus en plus d’ouvrages pour nous y aider, et les groupes de soutien proposent également des séances fratries qui peuvent aider les parents et les enfants à échanger leur vécu.

 

Voici quelques photos de cette journée pas comme les autres !